Avant notre départ fin août, lorsque nous évoquions notre destination de vacances, nous nous sommes vite aperçus que cet endroit disait vaguement quelque chose à nos interlocuteurs mais peu de personnes étaient en mesure de le situer. Pour certains, nous partions même au soleil sous les cocotiers. La force de suggestion du mot île, car la réalité météorologique est toute autre : 260 jours de pluie par an, des températures estivales entre 9 et 11°C qui descendent à 3-4°C de moyenne en hiver, et surtout le vent ! Présenté sous cet angle, ça ne fait pas rêver grand monde et personne n’a voulu se glisser dans nos valises fin août, entre les bottes de pluie et les vestes imperméables ! Tant pis, ce que nous aimons c’est se retrouver seuls dans de grands espaces !
Cet archipel de 18 îles principales, situé entre l’Écosse, l’Islande et la Norvège, est surtout connu pour son équipe de foot et malheureusement ses Grindadràp (massacre de cétacés faisant polémique). Province autonome du Danemark depuis 1948, Føroyar (en Féroïen) compte environ 50 000 habitants dont presque la moitié vit dans l’agglomération de Tórshavn ( prononcer Torchaune) la capitale situé sur Streymoy.
L’arrivée sur les îles est à priori magnifique, notre voisine de hublot n’a pas laissé un centimètre de visibilité durant 99% de la descente. Le tarmac est au milieu de nulle part, le ciel bleu nous attend pour notre plus grand plaisir. Après la canicule en Suisse, nous avons enfin l’impression de respirer.
L’aéroport, situé sur Vagár, est petit mais nous a permis de retirer des couronnes et de boire un café en attendant que notre voiture de location soit prête (la seule chose anticipée de notre voyage avec les billets d’avion). Nous reviendrons sur cette île plus tard dans notre périple.
L’aventure démarre au volant de notre Toyota Auris. Nous prenons la direction de la capitale pour faire le plein en eau, bouteille de gaz et nourriture afin d’être opérationnels pour l’aventure. Au bout de quelques kilomètres, nos yeux sont déjà constamment écarquillés de toute cette beauté, cette verdure et de cette solitude car il faut se le dire la route est déserte.
Streymoy
Torshavn

Le port

Skansin
Nous profitons de visiter après avoir monté la tente au sec. Le temps semble changeant. Le port est agréable et nos décidons de manger un bout au restaurant The Tarv. C’est une excellente surprise et cela restera notre meilleur repas des vacances. L’endroit est beau, les serveurs sympathiques. La cuisine est simple mais efficace et nous aurons pu gouter la bière locale. Nous finissons par une balade jusqu’au phare Skansin. Lors de notre second passage dans cette ville, nous nous arrêtons prendre le petit déjeuner et écrire nos cartes postales en attendant la fin du déluge au Paname café. L’endroit très hygge est collé à une librairie. Une poussette équipée pour la pluie est dehors, le bébé bien enmitoufflé dort à poing fermé. Il s’avère que c’est l’enfant de la serveuse qui va le chercher lorsqu’il se réveille : la culture nordique est incroyable. Nous passons aussi brièvement à Öström une galerie d’art qui ne nous a pas semblé incontournable.
La route pittoresque qui traverse l’île vaut la peine et donne de magnifiques points de vue sur la ville et le Kaldbaksfjørður.
Kalsoy
Kalsoy est une ile accessible seulement en ferry depuis la ville de Klaksvik sur Bordoy. Le bac ne peut prendre qu’une douzaine de voitures. Nous vous conseillons d’arriver bien avant l’heure de départ pour avoir une place. Ceci dit, en fonction du nombre de personnes qui attendent, un bac supplémentaire est proposé environ 1h plus tard. Le billet (200DK) se paie directement sur le bateau en cash ou par carte. Pour les informations concernant les horaires des ferrys :
https://www.ssl.fo/en/timetable/ferry/56-klaksvik-sydradalur/
La traversée à bateau dure une vingtaine de minutes et donne l’opportunité d’observer les fjords depuis un autre point de vue.
Nous arrivons à Sydradalur. Delà, une succession d’étroits tunnels nous permet de rejoindre en 25 minutes, Trøllanes, point de départ pour atteindre Kallur, le phare le plus septentrional des Îles Féroé.
La marche au milieu des pâturages et des moutons dure environ 45 minutes. Le chemin est boueux et nécessite une certaine vigilance. Une fois au phare, il est possible de rejoindre un petit éperon rocheux appelé la pointe de l’Homme pour avoir une vue panoramique sur le phare, la falaise et les îles avoisinantes. L’accès se fait par une petite crête qu’il faut aborder avec prudence à cause de la boue.
Un couple d’Américains est là avec leur guide locale. C’est grâce à cette dernière que nous observons aux jumelles nos premiers macareux (Puffins en anglais) qui nichent dans la falaise. Heureusement qu’elle nous a indiqué leur présence, car nous serions passé à côté. Ils sont beaucoup plus petits que ce que nous imaginions et la rapidité de leur vol nécessite un œil aguerri !
Après un petit tour dans Trøllanes, la météo devenant menaçante, nous préférons repartir directement prendre le ferry pour se rendre sur les îles du Nord, Bordoy et Vidoy et faire l’impasse sur le village de Mikladalur et la fameuse statue de Kopakonan.
Infos pratiques :
- Avion :
Genève – Copenhague via Easyjet (www.easyjet.com)
Copenhague – Vagár via Atlantic Airways (www.atlanticairways.com) environ 250 CHF /pers A/R avec les bagages en soute.
- Voiture : (À réserver à l’avance le parc auto n’étant pas énorme)
Nous sommes passés par : 62°N Car Rental (www.62n.fo) directement (ou via Sixt, Avis nous a répondu deux jours après notre réservation qu’ils ne pouvaient donner suite) Compter environ 800 CHF les 6 jours avec le pass illimité pour les tunnels payants entre les îles. Nous avions une Toyota Auris qui s’est avérée très fonctionnelle et économique niveau carburant. La carte routière de l’île donnée à l’aéroport est très complète. (stations services, routes pittoresques…)
- Hébergements :
Dans notre plan initial, nous voulions uniquement camper, mais les tempêtes et l’humidité nous ont encouragé à trouver des abris à deux reprises. Nous avons suivi la directive de camper uniquement dans les espaces réservés. Ce qui finalement était assez confortable vu qu’il n’y avait jamais foule (5 tentes max à Torshavn) et nous permettait d’avoir accès aux sanitaires/ cuisine et espace abrité. A savoir que l’offre en hébergement est restreinte et qu’en dernière minute nous avons du casser la tirelire.
Camping de Torshavn (2 nuits) environ 20CHF la nuit pour les 2 (sans la douche chaude) possibilité de récupérer du gaz gratuitement car les voyageurs font souvent leur dernière escale dans cet endroit. Fonctionnel et basique permet de croiser d’autres voyageurs.
♥ ♥ Camping d’Æduvik (1 nuit) environ 15CHF la nuit pour les 2 (douche chaude comprise) ⇒ endroit qu’on a préféré. La salle commune est cosy et la cuisine bien équipée. Situé au fond d’une petite route. Endroit tranquille et peu fréquenté. Les sanitaires ont été refaits et il fait chaud !
Hotel Vagar (1 nuit) environ 200CHF la nuit pour les 2. Lit vraiment confortable, salle de bain privée, restaurant sur place, petit déjeuner copieux. Pas vraiment de charme mais confortable et fonctionnel. A 5 min de l’aéroport.
B&B Sandavagur ( 1 nuit) environ 200CHF. Chambre confortable, salle de bain partagée. Les hôtes ont un système d’accueil bien entrainé. Le seul problème, pas d’endroit où manger à proximité et l’accès à la cuisine est très limité : on a du faire des sandwichs…