Avant de poursuivre avec des paysages grandioses, il y a une chose qui ne nous a pas fait rêver aux Féroé : la nourriture ! En dehors de la capitale, il faut oublier tout ce qui ressemble à un restaurant, un café hygge et des magasins appétissants. Pour nous, bon vivants, c’était assez déroutant. Nous avons regretté de ne pas avoir chargé d’avantage les sacs, avec notamment, une petite fondue. Les supermarchés c’est : quatre rayons de bonbons, deux de poissons séchés, un de ce qu’on pourrait tenter de qualifier de fruits et légumes, un de produits dérivés du mouton et le dernier de Krisprolls ! Miam !
Quand nous sommes passés devant les élevages de saumon, nous avions plus trop envie de manger de poisson. Quand nous avons goûté la charcuterie typique de mouton, (recommandée chaleureusement par un Féroïen) nous nous sommes demandé si leur sens gustatif avait évolué depuis les vikings, car autant vous dire qu’il faut être bien accroché ! Le goût reste imprégné de très longues heures dans la bouche. Expérience intense !
Aux Féroé ne jamais différer l’heure du café ! (Morgan a vite compris que lorsque l’opportunité se présente il faut la saisir, sinon tu peux passer la journée à l’attendre désespérément)
Streymoy
En dehors de Torshavn situé au Sud, le nord de cette île mérite de s’attarder.
Saksun est un petit village au bout d’un fjord, départ de notre première randonnée. L’objectif étant de rejoindre Tjørnuvik. Les maison en pierre avec les toits en herbe nous laisse vite imaginer que des lutins vont apparaitre. L’ambiance est plutôt à la ville fantôme. Le seul endroit qui fait musée et café ouvre de 14h à 17h.
Concernant cette balade, il faut compter environ 5-6h pour faire l’aller/retour. Les principales difficultés sont le terrain glissant et le risque de se perdre en cas de brouillard. Nous avons pu nous rendre compte que la chasse aux cairns n’est pas si simple avec une relativement bonne visibilité.
Pour plus de détails :
https://visitfaroeislands.com/place/saksun-tjoernuvik/
En ce qui nous concerne, pris par le mauvais temps, nous fumes obligés de faire demi-tour à peu près au milieu de la balade avant de basculer sur Tjørnuvik. Le brouillard gonfle assez rapidement, et nous regrettons de ne pas pouvoir profiter de la vue sur ce village qui apparement vaut largement le détour, mais nous ne souhaitons pas nous perdre ici. Alors tant pis, nous rejoindrons ce village plus tard dans notre périple cette fois par la route.
La plage de sable noir est magnifique avec la vue sur deux rochers qui se détachent de la côte. Risin (le Géant), 71m et Kellingin (la sorcière) 68 m sont selon la légende le résultat d’une quête tragique.
La légende de Risin & Kellingin
Un sorcier Islandais voulait voler les iles Féroés. Pour cette délicate tâche, il envoi Risin et Kellingin. Les deux compères, doivent relier les 18 îles ensembles et les ramener en Islande. Arrivés à proximité d’Esturoy à la nuit tombée, le Géant reste dans la mer pendant que sa femme escalade la montagne afin de faire un noeud autour des Îles pour les mettre sur le dos du géant. A la première tentative, la sorcière fit preuve d’une grande force : la montagne se fendit au Nord. Kellingin devait trouver un autre point d’attache, mais ceci était plus compliqué que prévu. La montagne était solidement ancrée et les îles difficiles à remuer. La nuit fila pour ces Bonnie and Clyde mythologiques absorbés par leur quête. Lorsque le soleil commença à se lever, la sorcière se trouvait toujours sur la montagne. Craignant la lumière du jour, elle précipita dans la mer vers son mari qui l’attendait. Manque de chance, elle ne fût pas assez rapide, les rayons du soleil levant transformèrent en pierre le Géant et la Sorcière qui fuyaient l’un derrière l’autre. Depuis, leur punition est de scruter inlassablement l’horizon tournés vers leur pays qu’ils ne reverront jamais.
Cette plage est également propice au surf, à condition de ne pas être frileux. Le rayon de soleil ce jour là n’a pas suffi à nous convaincre pour nous jeter à l’eau. Par contre, il nous a été bien utile pour faire sécher la tente !
Vagar
L’ile de Vagar propose deux points de vue époustouflants.
Sur la côte occidentale de l’île, à Gásadalur, la cascade de Múlafossur se jette dans l’océan.
Accessible par un tunnel depuis 2006, ce village est entouré par de grandes montagnes qui ont longtemps isolé cette partie de l’ile. La vue sur la cascade et sur le village avec la lumière de fin de journée est magnifique et vaut vraiment le détour. Nous avions les jumelles dans le sac à dos, et nous avons pu observer les puffins nichés aux alentours de la cascade.
Au sud de l’aéroport, se trouve le lac de Sorvagsvatn (plus grand lac des Féroés) qui se jette en cascade dans l’océan, les chutes de Bøsdalafossur. Depuis cet endroit, une randonnée d’environ 1h permet de longer le lac et accéder au point culminant de Trælanípa. Depuis le petit sommet le point de vue laisse un effet trompe l’oeil comme si le lac surplombais l’océan.
Esturoy
En terme d’accessibilité, les îles sont bien connectées entre elles par plusieurs moyens : ponts, tunnels, ferry et même hélicoptère. L’ensemble fait partie de la politique de transport de l’île. Vous connaissez beaucoup d’endroits où vous déplacer en transport public signifie prendre l’hélicoptère ? Nous n’avons pas testé cette dernière option malgré le fait que nous aurions bien aimé prendre de la hauteur pour observer les Féroés sous un autre angle. Par contre l’expérience des tunnels est assez inoubliable à certains endroits. Il faut oublier le concept de lumière à l’intérieur et imaginer une seule voie avec à intervalle régulier des zones de croisement. Dans un sens c’est facile nous sommes prioritaires dans l’autre sens, il faut anticiper les croisements et lorsqu’il fait nuit noire les distances sont difficiles à évaluer !
Cette île plutôt centrale de l’archipel abrite le point culminant atteignant les 882m : le Slaettaratindur. Nous n’avons malheureusement pas eu le temps d’aller faire l’ascension.
Nous avons exploré plutôt le sud aux alentours d’Æduvik. La route qui mène jusqu’à l’extrémité traverse une réserve naturelle et est parsemée de jolis points de vue notamment sur le Toftavatn. Comme nous campions là bas, après avoir monté la tente, nous sommes allés nous dégourdir les jambes sur la côte. Les vagues sont puissantes. Nos poumons font le plein d’air iodé.
La suite de notre périple nous emmènera sur Mykines dans le prochain article.